Mais le chemin est encore long avant qu'il ne soit sur vos tables, en revanche le millésime 2021 est disponible, nous le garderons longtemps en mémoire. En effet, alors que 2022 vous gâte, 2021 vous assomait et le monde poursuivait son affolement général.

Au petit matin du 21 avril 2021, la température frôla les -6°c, peu de bourgeons furent épargnés. Certains dirainet qu'il ont perdu 50% de leur production, nous préférons dire que nous en avons sauvé 50%. C'est notre côté relativiste et nous nous permettons d'ouvrir une parenthèse: octroyez vous six minutes de temps pour découvrir le calendrier cosmique de Carl Sagan,  cela prêtera certainement à reflexion.

La parenthèse refermée et votre cerveau certainement encore en ébulition revenons sur 2021. L'idée d'acheter de la récolte pour compenser la perte nous a bien évidemment effleurée l'esprit. Elle n'a pas eu le temps de mûrir car cette décision aurait indéniablement modifié le profil de nos cuvées qui reflètent l'expression de nos terroirs. Certes, nous subirons un impact financier en 2023 lors de la commercialisation du maigre - en volume -  millésIme 2021. Néanmoins nous avions encore 18 mois pour nous y préparer.

AInsi, le millésime 2021 vient d'être embouteillé ce 14 décembre - nous nous serions cru dans les Dombes au petit matin - il est un pur produit Clos de Vènes. Malheureusement il sera vierge de Marsanne mais enrichi d'une nouvelle cuvée exclusive que vous découvrirez plus loin dans ces lignes.

Nous passerons l'orage sereinement d'autant que le millésime 2022 a été très généreux, nous y revenons juste après cet éditorial.

Pour finir, nous tenons à remercier ces audacieux qui, aujourd'hui, tentent la comparaison du Clos de Vènes avec de Grands Noms. Dèjà l'idée en tant que telle est flatteuse, mais lorsqu'à l'aveugle nous remportons l'unanimité alors soyons simplement fiers, nous ne sommes encore qu'au début de l'histoire.

Très bonne fêtes de fin d'année,

Christophe & Sylvie

Le cycle végétatif débuta normalement, les premiers bourgeons éclatèrent seconde moitié de mars. Nous avons taillé tardivement les parcelles qui avaient pris le gel en 2021 espérant ainsi préserver les bourgeons en cas d'un nouvel épisode catastrophe. Les anciens disent que la meilleure taille est celle de mars, c'est donc ce que nous avons fait en taillant fin mars les parcelles sensibles au gel.

La floraison s'est passée dans des conditions qui semblaient idéales, pas de froid, pas d'humidité, la nouaison passée le confirmera. Arrive le mois de juin : beau et sec, nous attendrons les pluies de juillet, qui ne viendront pas, nous attendrons alors les pluies d'août, qui ne viendront pas non plus.

Nous commençons alors à nous inquiéter, ce millésime qui débuta parfaitement allait il pour la troisème année consécutive nous faire des malheurs ? C'était sans compter sur les pluies précédentes qui ont suffit à apporter, au bon moment, le volume d'eau nécessaire à la vigne. Seules les Syrah ont souffert mais vous me direz, comme tous les ans dans le sud de la France ! Cela n'empêchera pas Montado Dal Plo de nous offrir un jus extraordinaire.

Les vendanges ont débuté le 7 septembre avec la Marsanne pour se terminer le 17 octobre avec le Mourvèdre de Cardanès. Dernier décuvage le 12 novembre juste avant quelques festivités parisiennes. Le dernier entonnage date du 26 novembre. En tout, ce ne sont pas moins de 20 contenants, barriques & cuves, que nous avons finifiés séparement, séparant les cépages, les parcelles et cette année, nous avons été encore plus sélectifs sur les différents jus. L'élevage suivra le même chemin.

Sylvie vient de ouiller tout le parc, l'occasion de déguster et c'est déjà très bon. 2022 sera-t-il un très grand millésime ? Il y a encore du chemin pour se prononcer.

Par Jean-Marc Quarin, chronique 325-326 du 14 novembre 2022

Un grand plaisir et une grande déception : Clos de Vènes le Peyra 2019, environ 22 euros versus Rayas 2009 réserve, à minima 750 euros

Fin juin 2021, j'écrivais qu'une dimension de ce vin nouveau, Clos de Vènes le Peyra 2019, existait dans le célèbre Rayas : la douceur. C'est ainsi qu'un lecteur intrigué s'est proposé de me joindre une bouteille de Rayas pour les comparer. Nous nous sommes retrouvés récemment avec nos épouses pour effectuer ce test.
En l'espace de 15 jours, j'ai servi 2 fois Clos de Vènes le Peyra 2019 à table. Je vous le raconte ci-dessous. Les fêtes approchent. L'association mets-vins est l'une des clés du succès d'un repas réussi.

A chaque fois, les vins étaient servis à l'aveugle, côte à côte et dans des verres noirs.

Premier dîner . Service sur l'entrée. Gambas roulées au pata negra. A gauche Mas Gabinèle Pechaligous blanc 2019, à droite Clos de Vènes le Peyra 2019.
Pechaligous 2019 est un vin blanc délicieux. Depuis le verre noir une fine odeur de noisette entraine les invités vers la Champagne. Très plaisant en bouche, il va marquer des pointes amères en finale, imperceptibles en dehors de l'association avec le plat. S'il va bien avec les gambas, son accord avec le pata negra est moins heureuse. C'est l'inverse avec le Peyra qui a la préférence de tous. Il n'est pas affecté par les gambas et brille avec les nuances du pata negra. De mon côté, je trouve la finale un brin irradiante. Je suis le seul à le mentionner.
Le plus drôle étant qu'un de mes amis présents se méfie terriblement des vins affichant un haut degré d'alcool sur l'étiquette. Ici, ça passe comme une lettre à la poste.

Second dîner  : Pape clément blanc 2018 versus le Peyra 2019 sur l'entrée. Les verres noirs sont toujours là. On commence par la gauche, soit le vin blanc. Cette fois les langoustines remplacent les gambas. Le pata negra a la même provenance. L'ensemble est plus fin. Le Peyra 2019 continue d'être le préféré de tous. Il plait pour sa texture veloutée, ses saveurs de fruits noirs auréolées d'une note cacaotée. Cette fois-ci, la nuance alcooleuse ne se ressent pas. Jusqu'à présent, cette cuvée se révèle toujours meilleure après 24 h d'ouverture. Comme si ses composants s'agençaient plus subtilement. Le Pape Clément est brillant sur la partie langoustine du plat, convenable avec le pata negra, mais dépassé dans l'association générale par le Peyra. Ce n'est pas parce que la note d'un vin est élevée que l'association avec le plat fonctionne mieux.

Enfin le moment tant attendu arrive : la folle comparaison avec Rayas réserve 2009. Nous sommes toujours à l'aveugle avec des verres noirs, deux vins côte à côte. Le plat est un médaillon de veau avec une brandade de cèleri au fenouil, une recette de Georges Blanc. Le Peyra l'emporte par trois voix sur quatre, dont les deux dames. Mon ami F préfère le Rayas pour sa longueur et son fondu. Il est bien sûr très difficile pour un vin jeune d'être servi à côté d'un vin plus âgé de dix ans. Pour lui faire plaisir et aller dans son sens, j'ai ouvert ensuite un Montrose 2001 somptueux. Il avait toutes les attentes de F en finale, maturité oblige.

Rayas 2009 réserve Châteauneuf-du-Pape   15,5 // 88 
Testé d'abord au Coravin pour vérifier que le vin n'était pas bouchonné, le nez est apparu très désagréable. Franchement, il puait. Touché par les Bretts, l'aération lui fera du bien. Servi à l'aveugle dans un verre noir, l'intensité était moyenne, avec une touche végétale. Jamais au cours du repas, il ne prendra de l'intensité. Caressant dès l'attaque, suave en milieu de bouche, avec une saveur d'agrumes, une touche d'épices, le vin s'étire en finale sur un goût fort heureusement bien différent de la première odeur ressentie. Mais après le milieu, son corps reste ferme et son développement monolithique. Une légère sensation d'assèchement en finale rompt la nuance caressante jusqu'alors dominante. Ce n'est pas un bon signe pour son évolution. Et en effet, l'air le lendemain l'a dégradé. Le vin s'achève sur des nuances vives qui raccourcissent plus franchement la finale. Dans les verres demeure une odeur végétale de foin, puis de l'eau-de-vie et du vieux bois. Désolant !

Clos de Vènes le Peyra 2019  Vin du Languedoc           16,5 // 92 
Couleur sombre, intense et pourpre. Nez intense, fin, fruité et pur. Nuances de cacao très plaisantes. Touche de cerise. Ensemble éclatant. Velouté tout le long du palais, avec un goût intense de fruits noirs, un port élancé, le vin fond sans angle tannique et sans nuance alcoolisée vers une belle finale savoureuse et séveuse. Le lendemain, l'odeur dans le verre sera celle de la cerise, du beurre frais, du cacao.
La justice voudrait que nous ouvrions une autre bouteille de Rayas, bien que je n'aie pas repéré dans ce vin le comportement d'une bouteille abîmée. À ce prix personne ne s'est porté volontaire !
Clos de Vènes, le Peyra 2019 confirme son statut magnifique d'Outsider. Remplissez vos caves !           

24 heures archarnées, cela fait douze mois que nous avons vendangé, dernier tour, dernier mois de l'élévage, nous sortons des Hunaudières les trajectoires suivantes conditionneront notre arrivée, nous sortons les vins des fûts les assemblages conditionneront la grandeur du millésime. Passionés d'automobile, nous devions un jour vous faire cette analogie,  cela nous fait d'ailleurs penser que nous devons réserver nos billets pour les 10 & 11 juin 2023.

Virage du raccordement, lundi 12 décembre 9:30, ultime dégustation avec Christian Lacassy notre oenologue et ami depuis nos débuts, juste pour se rassurer. Il se contentera d'un commentaire "ça va être compliqué de déguster autre chose aujourd'hui...". Nous entrons dans la ligne droite des stands, mise en bouteille ce mercredi 14 décembre après presqu'une dizaine d'itérations en un mois, il est 12:45 le drapeau vient de tomber.

Le camion d'embouteillage de notre partenaire A2OB en lévitation...

Malgré les aléas climatiques qui amputeront la moitié de notre production, nous sommes parvenus à façonner le millésime sur tous les terroirs : Cardanès, La Crose, Le Peyra,  Montado Dal Plo et Le Moulin - le Moulin, quésako ? Il y aura peu de flacons mais les caractéristiques intrinséques de chaque cuvée sont là, il nous tarde d'avoir les premiers retours de dégustation.

Le sol y est sablonneux et ressemble au terroir du Peyra, cela nous interpelle et lorsque nous apprenons l'année de plantation, alors la décision est prise, nous devons essayer de sauver cette vigne plantée quatre ans après les évènements de 1907.

A cette époque, le Languedoc viticole s’estime menacé par la concurrence des vins d’Algérie et la chaptalisation, ce sentiment est encore d'actualité mais "le mal" vient aujourd'hui d'Espagne. Lorsque cette parcelle fût plantée en 1911, le propriétaire qui a certainement pris part aux évènements passés n'augurait pas que 110 ans plus tard elle offrirait un tel nectar, nous positionnant de nos jours bien loin des préoccupations de l'époque.

Nous la vinifions pour la première fois en 2020, mais ce jus très prometteur, rejoindra les autres grenaches. Nous apprendrons de cette première vinification comment tirer le meilleur de cette parcelle l'année suivante : nous la conduirons sur les traces de Montado Dal Plo, le terroir et l'âge ancestral des ceps faisant le reste pour sublimer ce pur Grenache.

Viendra alors le temps de la répartition du volume disponible par rapport aux demandes dans un seul souci : tenter de satisfaire tout le monde. Nous vous transmettrons alors, mi-janvier votre confirmation de  commande.

Pour cela, il vous suffit de faire votre demande d'allocation, bon nombre d'entre vous n'a pas attendu cette lettre pour le faire, qu'ils se rassurent, les demandes sont déjà enregistrées.

A partir de début janvier, le reliquat sera mis en disponibilité sur notre boutique en ligne avec la mise à jour  des caractéristiques des cuvées, les notes de dégustation et le lien vers le phytobilan du millésime.

"c'est très bon mais c'est difficilement vendable, les clients attendent des rosés clairs et principalement de Provence, nous arrêtons de nous battre avec eux sur ce sujet".  Une déception certes mais une fierté : Cardanès Rosé accompagnera au printemps le rouget de Gilles Goujon.

C'est pourquoi, ayant encore un peu de stock sur le millésime 2021, nous n'en avons pas vinifié cette année, peut être en 2023 en fonction des demandes.

Rendez-vous à la prochaine édition de la newsletter, certainement dans le courant du premier trimestre 2023, d'ici là, passez d'excellentes fêtes de fin d'année.

GAEC Le Clos de Vènes

Sylvie & Christophe Jacquel

1, place de l'église

11700 Saint-Couat d'Aude

christophe@closdevenes.com

+33(0)4 68 32 29 82