Que les détracteurs du saint breuvage et autres hygiénistes se le disent : le vin est composé à plus de 85% d'eau.  Sa richesse et sa noblesse - le terroir, le Vigneron - ce concentrent dans 15 petits pour cent. La part principale tombe donc du ciel et si, par Toutatis, les cieux ne sont pas avec vous, ça ne va pas être coton. Au bilan sur ce millésime, le Languedoc et le Roussillon enregistrent près de 50% de pertes de récolte sur certains secteurs. Nous constatons cet impact sur notre exploitation mais ne le subissons heureusement pas: notre surperficie étant supérieure à nos besoins. Cette stratégie nous permet donc d'être extrêmement selectifs les années généreuses - comme 2022 - et d'avoir suffisamment de raisins à vinifier les années de disette. Nous reviendrons en détail sur le millésime 2023 plus bas.

Autre carence de ce millésime, qui semble nationale et tous secteurs d'activité confondus : la main d'oeuvre. A croire que le travail est devenu une maladie que beaucoup ne souhaite attraper. Si le Japon s’est tourné vers la robotique dans l’après-guerre, c’est en partie à cause du décès de nombre de ces citoyens durant la seconde guerre mondiale causant une pénurie de main d’œuvre. Ainsi la main d’œuvre a simplement été remplacée par des machines et l’automatisation s’est peu à peu installée au Japon. Sans être un grand visionnaire, la viticulture va prendre cette voix, nous avons déjà depuis quelques temps fait un bout de chemin dans ce sens. Nous avons accentué le virage cette année, nous y reviendrons en détail dans une prochaine lettre.

Nous souhaitions également partager avec vous les notes de dégustation de Jean-Marc Quarin sur Peyra et Montado 2021 et vous laissons jouer à "trouver l'intrus" à la lecture de celles ci. Outre le fait que Catherine fasse partie de sa vie, comment ne pas jalouser aussi cet homme à la vue de ses écrits ? Car avant de laisser l'encre transcrire ses émotions sur un vin, il fallait préalablement le déguster.

Ainsi, le millésime 2022 va être embouteillé le 14 décembre. Les demandes d'allocations sont ouvertes plus tôt que d'habitude car ce millésime mérite de grands contenants, en quantité limitée. Vous les découvrirez plus bas ainsi que les raisons du retour du QRcode sur nos contre-étiquettes

Avant de retourner en cave pour finaliser le millésime avant la mise, nous tenions à vous remercier pour votre fidélité et vos retours qui, constamment, nous motivent à essayer de faire meilleur et de continuer à vous faire vivre un peu de notre vie à travers ces quelques lignes.

Très bonnes fêtes de fin d'année,

Christophe & Sylvie

La photo ci-dessus a été prise le 19 mai dans la parcelle quasi centenaire du grenache de Fleich. A la date des vendanges, la végétation s'était bloquée au même niveau que sur la photo alors qu'elle aurait du s'étoffer faisant en sorte que les sarments se rejoignent d'un cep à l'autre.

La surface foliaire a une importance capitale dans la maturation du raisin. En effet, plus la vigne fait de la photosynthèse et plus la quantité de glucose produite pour la croissance et la maturation des raisins est importante. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles nous ne pratiquons pas de rognage ni d'écimage. Mais pour pousser, produire de la photosynthèse et pour faire gonfler les raisins pendant la maturation, la vigne a besoin d'eau.

Or l'eau a été tout l'enjeu de ce millésime, un millésime "sec comme un coup de trique" les dernières pluies significatives remontant au mois de juin 2022. Vous lisez bien, deux mille vingt deux. Au moment où nous écrivons ces lignes, c'est malheureusement toujours le cas n'augurant rien de bon pour 2024.

Alors que beaucoup se pressent de rentrer la vendange car les raisins vont flétrir et perdre beacoup de jus, nous attendons.  La maturiré est bloquée et les acidités sont élevées, sans de bons raisins pas de grands vins. Ainsi, nous avons vendangé aux dates habituelles mais avons réalisé un tri sans concession écartant 50% de la vendange. Le plus marquant étant le passage sur la table vibrante destinée à éliminer les "secs" et les baies altérées : 80% des rejets se sont concentrés à cette étape du process de tri à tel point que nous pensions nous lancer dans la commercialisation de Vitis vinifera apyrena , les raisins de Corinthe.

Les moûts seront au final au niveau de qualité espérée. Viennent les phases de fermentation et d'extraction. Sans difficulté notable, les fermentations se sont bien déroulées. En revanche, la phase d'extraction ne fut pas une sinécure. En effet, tous les éléments que nous aimons dans le vin, les tanins, les arômes, la couleur, viennent de la peau du raisin. C'est pourquoi nous laissons le marc macérer dans le vin. Combien de  temps ? Comme le disait Fernand Raynauld " un certain temps ". Mais cette année, nous nous sommes battus avec le marc qui semblait ne rien vouloir offrir alors que Marc se battait de son coté contre la maladie. Le stress hydrique y a été certainement pour beaucoup. Il fallait être pugnace cette année...veni, vidi, vici, comme Marc !

Contrairement à ce que ce millésime pourrait laisser penser, les jus ne sont pas solaires et présentent un belle finesse. L'ensemble des parcelles est aujourd'hui en élevage, le calme hivernal est revenu dans le chai, nous pouvons souffler.

Mais au delà des notes, je repense à Robert. Robert, un ancien vigneron du village qui proféra à nos débuts : "Christophe, il faut que je vous le dise : je ne vous vois pas faire du vin, vous n'étes pas de la région". Piqués au vif, nous lui devons peut être notre présence dans cette liste aux noms prestigieux.

Par Jean-Marc Quarin, chronique 340 du 15 septembre 2023

Mise à jour de 40 notes de dégustation
 

Bonne lecture.

Jean-Marc Quarin
      

Dès cette fin d'année, la filière viticole a l'obligation de mentionner sur l'étiquette des données de nutrition et de santé. Un inventaire à la Prévert sur une bouteille qui se veut au premier regard séduisante avant que nous tombions dans le sensuel à l'ouverture. Oh grand dieu et consorts, je dévie. Mais revenons à cette nouvelle législation à la Gainsbourg, à savoir qui va et qui vient, dont la mise en application est annoncée au 8 décembre 2023.

Grâce aux combats de la filière viticole, une dématérialisation de ces données est acceptée par Bruxelles. Exit la liste tue l'amour prévue au départ sur la contre-étiquette :  nous pouvons donner accès aux informations au travers d'un QR code envoyant sur la page du produit. Notre étiquettage est donc conforme à la future législation dès ce millésime en revanche la page produit mentionne "en attente de la législation". En effet, à deux semaines de la mise en application nous n'avons pas eu de communication sur le contenu à renseigner...

Consommateurs que nous sommes, cette législation visant à informer sur les intrants a du sens, en particulier sur une filière qui est somme toute assez opaque. Un combat est en cours sur le sujet du nutriscore qui verrait s' ajouter un "F" : le vin nutritionnellement mal sain. La filière laitière est déjà passée par là, au final près de 90 % des fromages se retrouvent classés en nutriscore D ou E (80 % en D). En revanche 96 % des Français consomment régulièrement du fromage et 73 % déclarent pouvoir en manger sans s’en lasser. De toute manière, lorsque nous buvons, nous n'avons pas le temps de lire.

"Das Leben ist zu kurz, um schlechten Wein zu trinken." Johann Wolfgang von Goethe

Comme annoncé en préambule, nous publions cette année la lettre de décembre avant la mise en bouteille. La raison réside dans le fait que nous proposons sur ce millésime de gros contenants : Peyra et Montado s'habilleront en Magnum et Jéroboam. Surtout, nous vous offrons la possibilité de travailler à façon et d'embouteiller en Jéroboam la cuvée de votre choix. Sur ce dernier point, revenez vers nous avant le 7 décembre car la confection des Jéroboams sera réalisée manuellement le 13 décembre.

Comme ceux qui l'ont déjà fait, vous pouvez nous faire parvenir vous souhaits d'allocation jusqu'au 31/12/2023, vous serez alors servi en priorité. Pour cela, il vous suffit de faire votre demande d'allocation. Autre possibilité offerte cette année, vous pouvez dès aujourd'hui commander directement sur notre site vous garantissant ainsi votre commande. Les expéditions et livraisons débuteront comme à l'accoutumée à la mi-janvier.

Rendez-vous à la prochaine édition de la newsletter, certainement dans le courant du premier trimestre 2024, d'ici là, passez d'excellentes fêtes de fin d'année.

* Les chiifres concernant la météorologie sont issus de la station de Ferrals-les-Corbières et compilés par l'Association Infoclimat.

GAEC Le Clos de Vènes

Sylvie & Christophe Jacquel

1, place de l'église

11700 Saint-Couat d'Aude

christophe@closdevenes.com

+33(0)4 68 32 29 82