Anatomie du harcèlement à l’école
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Communiqué de presse

Paris, le 5 novembre 2025

Anatomie du harcèlement à l’école

Première cartographie régionale du phénomène1​​​

Paris, le 5 novembre 2025 - À la veille de la Journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire, l’association Marion la main tendue et Head & Shoulders dévoilent les résultats de leur baromètre du harcèlement scolaire mené avec l’Ifop. Cette édition repose sur un large panel de 3 015 collégiens et lycéens répartis dans toutes les régions de France, complété par plus de 80 entretiens avec des parents d’enfants victimes.


Fondée sur une mesure objective de la répétition d’actes de violence (verbale, physique ou psychologique), elle met au jour une réalité complexe : si 17 % des élèves ont été victimes de harcèlement, 7 % sont identifiés comme auteurs. Parmi ces harceleurs, 2 sur 3 ont eux-mêmes été harcelés. Ce croisement montre que le harcèlement ne sépare pas victimes et auteurs : il s’inscrit dans une spirale où la souffrance peut, à son tour, conduire à la violence.

 

Pour la première fois, cette édition dresse une cartographie régionale complète du phénomène. Si le harcèlement touche tous les territoires de manière transversale, les données régionales révèlent des nuances qui appellent à une prévention adaptée à chaque contexte local.

Un phénomène massif : 17 % d’élèves harcelés dans toute la France​​​

17 % des collégiens et lycéens sont concernés par le harcèlement scolaire, c’est-à-dire qu’ils ont été exposés de façon répétée à des violences verbales, physiques ou psychologiques tous les jours ou plusieurs fois par semaine. Pour 15 %, ces situations se sont prolongées sur plus d’un mois, marquant la persistance d’un phénomène devenu structurel.


Les formes les plus courantes citées par les élèves sont les moqueries (84 %), les exclusions de groupe (82 %), les insultes (81 %) et les violences physiques (59 %).


Le harcèlement se déroule principalement dans la cour de récréation (92 %), les couloirs (81 %), la salle de classe (61 %), la cantine (59 %) et lors des activités sportives (47 %). Il se prolonge au-delà des murs de l’école : 46 % des jeunes concernés évoquent des faits lors de sorties scolaires et 40 % sur les réseaux sociaux.


Le harcèlement scolaire touche toutes les régions de France. Les taux varient de 14 à 21 % selon les territoires, légèrement plus élevés dans le Grand Est et la Normandie. Les différences entre zones rurales, périurbaines et urbaines sont minimes, confirmant que le harcèlement scolaire est un phénomène massif et transversal.

Le continuum de la violence : 2 harceleurs sur 3 eux-mêmes victimes​​​

7 % des élèves sont identifiés comme harceleurs, sur la base d'une mesure objective de la fréquence et de la nature des actes rapportés. Cette proportion varie de 2 % à 11 % selon les régions, touchant l'ensemble du territoire français.

 

L'étude met en évidence un continuum troublant entre victimes et auteurs : parmi ces 7 % de harceleurs, 4 % ont eux-mêmes été victimes de harcèlement, soit près de 2 harceleurs sur 3.


Cette donnée illustre la spirale du harcèlement, dans laquelle la souffrance subie peut se transformer en passage à l'acte par une escalade progressive, souvent banalisés dans un premier temps. « Les premiers signes étaient des surnoms, puis c'est devenu quotidien, et finalement il y a eu des menaces et des violences physiques », témoigne un parent d'élève.


Le harcèlement se concentre principalement au collège (56 %), période charnière dans la construction du rapport à l'autre. Toutefois, le phénomène débute souvent bien avant : 24 % des jeunes harcelés ont été victimes dès l'école primaire, soulignant la nécessité d'une vigilance précoce.


L'effet de groupe demeure central : dans 74 % des cas, les situations impliquent plusieurs élèves, souvent sous la conduite d'un meneur (89 % des cas). La peur d'être marginalisé pousse parfois les témoins à rejoindre le groupe pour éviter d'être à leur tour pris pour cibles, prolongeant ainsi la spirale de la violence.

Quand la différence devient une cible


Le harcèlement s’ancre dans la stigmatisation des différences visibles, même anodines : apparence, santé, personnalité, signes de nervosité ou d’anxiété. 


Les jeunes en situation de handicap sont les plus exposés (41 % contre 16 % en moyenne), suivis de ceux se décrivant comme très timides (34 % contre 11 %). 


Les élèves présentant des différences physiques visibles sont également plus souvent pris pour cibles : 1 élève sur 3 ayant des pellicules a été harcelé et 40 % ont fait l’objet de moqueries à ce sujet. Le poids (17 %), l'apparence des cheveux (14 %) ou des problèmes de peau (8 %) figurent également parmi les motifs de stigmatisation les plus fréquents.

Parentalité : quand la violence circule entre la maison et l'école​​​

Le baromètre met aussi en lumière un lien étroit entre climat familial et harcèlement scolaire. Parmi les jeunes vivant dans un environnement familial où les cris et disputes sont fréquents, 42 % ont été victimes de harcèlement et 9 % en sont devenus auteurs, contre 17 % et 6 % en moyenne.


Ce constat ne signifie pas que les tensions familiales causent systématiquement le harcèlement, mais révèle plutôt une dynamique circulaire : d’une part, certains jeunes peuvent reproduire à l’école des modes relationnels conflictuels observés à la maison ; d’autre part, le traumatisme du harcèlement peut fragiliser l’équilibre familial, générant stress, tensions et incompréhensions au sein du foyer.


L’exposition à la violence, qu’elle soit initiale ou consécutive au harcèlement, favorise une tolérance accrue aux rapports de force, parfois perçus comme un mode normal de communication. Le harcèlement ne se limite donc pas aux murs de l’école : il s’inscrit dans un continuum de violences qui affecte durablement la vie du jeune.


Ces résultats rappellent que la prévention doit inclure les familles : mieux les informer, leur donner des outils d’écoute et les associer pleinement aux dispositifs de médiation.

Une violence persistante, peu sanctionnée​​​

L’étude révèle que 60 % des auteurs déclarent n’avoir jamais été sanctionnés. Cette absence de réaction nourrit un sentiment d’impunité et fragilise la confiance des familles.


De nombreux parents estiment que l’établissement scolaire a minimisé les faits ou refusé de qualifier la situation de harcèlement. « L’école nous disait qu’il ne fallait pas exagérer, que c’était des histoires d’enfants. », témoigne un parent de jeune harcelé. La prise en charge reste inégale selon les établissements et dépend fortement de la sensibilisation du personnel éducatif et de la direction.


Le harcèlement laisse une empreinte durable dans la vie des jeunes et de leurs familles, bien au-delà de la période scolaire. 62 % des victimes disent porter encore des séquelles psychologiques, un taux qui atteint 85 % lorsque le harcèlement s’est installé dans la durée. Les effets cités sont l’anxiété, la perte de confiance en soi, les troubles du sommeil et le repli social. « Ma fille a été harcelée dès la primaire, à partir du CE2, et jusqu’en 3ᵉ… Aujourd’hui lycéenne, elle vit sa période adolescente seule et incomprise : elle s’isole, ne parle à personne, ne veut pas aller en cours un jour sur deux. C’est encore un combat de tous les jours. », confie un parent d’élève harcelé. 

Marion la main tendue et Head & Shoulders engagés pour briser la chaîne de la violence​​​

Pour l’association Marion la main tendue, ces résultats appellent à une action globale : prévenir, former, accompagner. Les chiffres confirment la nécessité d’agir à la fois sur les comportements à l’école et sur les facteurs familiaux pour enrayer la reproduction de la violence.


« Il ne suffit pas d’identifier les victimes : il faut comprendre ce qui fabrique un auteur. Tant que la violence restera un mode de communication appris ou observé, elle continuera à se reproduire. Ce baromètre est une étude inédite et essentielle : pour la première fois en France, le volet harceleur est analysé à cette échelle, à partir d’une mesure objective des faits. Il vient compléter utilement les enquêtes déclaratives existantes et confirme ce que nous observons depuis des années sur le terrain. », explique Nora Tirane, fondatrice de Marion la main tendue. L’association appelle à renforcer la formation des équipes éducatives, à associer les familles à la prévention et à multiplier les espaces d’écoute et de médiation dès le primaire.


Aux côtés de l’association depuis 2021, Head & Shoulders poursuit son engagement en soutenant cette nouvelle édition du baromètre et en assurant la formation d’ambassadeurs dans les collèges et lycées. La marque et l’association agissent également pour libérer la parole sur les discriminations liées à l’apparence à travers des initiatives communes, notamment le podcast La Tête et les Épaules. « Le harcèlement scolaire s’enracine souvent dans le jugement porté sur les différences, y compris physiques. En soutenant Marion la main tendue, nous voulons montrer qu’aucun détail ne justifie l’exclusion ou la moquerie, et encourager chacun à oser parler, écouter et agir. », souligne Mickael Mugico, Directeur Groupe de Head & Shoulders.

1. Étude réalisée en ligne en octobre 2025 pour l’association Marion la main tendue et Head & Shoulders par l’Ifop, auprès d’un échantillon représentatif de 3 015 collégiens et lycéens, complétée par 84 entretiens semi-directifs menés auprès de parents d’élèves victimes de harcèlement scolaire, au collège et/ou au lycée.

Contact presse

Agence Entre nous soit dit

Claire Mathurin – 06 30 10 92 22 – cmathurin@entrenoussoitdit.fr 
Florine Liétin – 06 95 59 21 62 – flietin@entrenoussoitdit.fr

 

A propos de l’Association Marion la main tendue
Fondée en 2014, l’association Marion la main tendue est spécialisée dans la prévention et la lutte contre les violences et le harcèlement en milieu scolaire, ainsi que les cyberviolences. Elle est agréée par le ministère de l’Éducation nationale. La mission de l’association est double : elle mène des actions de sensibilisation dans les établissements scolaires et assure l’accueil téléphonique et physique (au sein de la Maison de Marion située aux Ulis) des victimes et de leurs familles. Plus d’informations : www.marionlamaintendue.com.

 

A propos de Head & Shoulders
Procter & Gamble améliore la vie des consommateurs à travers le monde grâce à un portefeuille de marques de qualité qui ont su gagner la confiance des consommateurs. Parmi ces marques, leaders dans leur domaine, figure Head & Shoulders. La mission de la marque ? Débarrasser la planète des pellicules. Head & Shoulders est le shampooing antipelliculaire n°1 en France (données Nielsen P12M à fin mai 2023). Pour de plus amples informations sur nos produits, visitez www.headandshoulders.fr.

Annexes : cartographies en région

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