Quand es-tu venue pour la première fois à la Tour du Valat et quelle a été ta première impression ?
Je suis arrivée à la Tour du Valat en Juillet 2014 pour faire un Service Volontaire Européen (SVE) avec l’équipe de Brigitte Poulin. C’était il y a déjà un moment, mais je me souviens que la première chose qui m’avait marquée, c’était la chaleur… ! Sinon, le côté isolé et un peu sauvage du mas m’a immédiatement plu je m’y suis vite sentie à la maison.
Où en étais-tu de ton parcours lors de ton passage à la Tour du Valat ? (Quel domaine, envie de carrière …)
A mon arrivée à la Tour du Valat, j’avais déjà en main 2 diplômes de masters, un en écologie aquatique et l’autre en gestion de l’environnement dans les pays en développement. J’avais déjà pu voyager un peu, au Sénégal pour mon second master et en Ecosse lors d’un stage. J’avais des envies de découvertes et d’aventures, mais surtout, d’être dehors sur le terrain. L’idée de faire un SVE m’est donc venue naturellement, et la Tour du Valat était mon premier choix.
Qu’a changé, pour toi, ton passage à la Tour du Valat ? Et si c’était à refaire ?
J’ai appris beaucoup de choses à la Tour, en matière de sciences, de conservation mais aussi à propos de moi-même. Si, c’était à refaire ? Oui, évidemment j’y retournerai ! Mon expérience m’a vraiment ouvert l’esprit et m’a montré les opportunités possibles. Particulièrement, je travaillais sur les alternatives au BTI (produit biologique utilisé pour la démoustication) avec des expérimentations sur les pièges à moustiques. J’ai vraiment trouvé le projet très enrichissant et de voir, qu’en fait, on peut peut-être changer les choses avec des petits moyens mais des grandes idées.
Un souvenir/anecdote de tes jours passés à la Tour du Valat ?
Plein ! Il y en a une que je raconte beaucoup : quand je devais aider à mesurer la nuisance par les moustiques, sur le mas ou au Sambuc, en servant de cobaye. Comment ? Tout simplement avec un aspirateur à bouche, en attendant sagement que des moustiques veuillent me piquer… Je garde aussi un super souvenir des premières vendanges au Petit St Jean, quelle journée ! J’ai aussi pu faire partie des privilégiés à passer un peu de temps dans la tour flamant et à participer au baguage des flamants et des spatules.
Quelle a été ta plus belle rencontre à la Tour du Valat ?
Je me suis fait des amis pour la vie à la Tour du Valat, même si je suis un peu loin pour les voir pour le moment.
Brigitte, Gaëtan et Sam, c’était l’équipe de choc avec qui je travaillais principalement. Je pense que je leur dois beaucoup tant d’un point professionnel que personnel.
Qu’as-tu fait depuis et que fais-tu aujourd’hui ?
Vers la fin de mon SVE, j’ai obtenu une position de doctorante. Je n’ai déménagé en Afrique du Sud qu’un an après mon départ de la Tour. Entre temps, j’ai pu aller quelques semaines à la station de baguage de Bretolet en Suisse, et j’espère y retourner cette année ! Depuis juin 2016, j’habite en Afrique du Sud. J’ai terminé mon doctorat à l’Université du KwaZulu-Natal, à Pietermaritzburg, en 2020. Pour le moment, je suis chercheuse en post doc sur un projet international (Afrique du Sud, Kenya, Mozambique) qui vise à élucider les dynamiques migratoires des anguilles d’eau douce africaines.
Très récemment, j’ai été sélectionnée pour faire partie de Homeward Bound. C’est une merveilleuse initiative pour les femmes en STEMM (sciences, technologies, ingénierie, mathématiques et médecine). Le programme vise les femmes qui travaillent dans ces branches dont celles engagées pour la Planète, comme moi.
Il s'agit d'un programme de 12 mois qui comprend des cours à distance et des ateliers. Le but est simple : nous équiper de tous les outils possibles pour nous aider à
- Améliorer nos capacités en matière de leadership ;
- Améliorer nos talents en matière de communication pour ainsi augmenter la visibilité des femmes scientifiques et promouvoir notre image dans les médias ;
- Mettre en place des actions concrètes pour le futur de notre Planète.
Le tout culmine avec un voyage époustouflant en Antarctique, l'occasion de mettre en pratique toutes les choses apprises en ligne. Et pour m’aider à couvrir les frais, j’ai créé une campagne de financement participatif.
As-tu des conseils ou messages à passer aux générations futures qui viendront faire un petit bout de leur chemin à la Tour du Valat ?
Je pense que c’est important de profiter à fond de toutes les opportunités qu’il y a d’apprendre ou de se faire de l’expérience, dans plein de sujets et domaines différents. Il y a beaucoup de richesse à la Tour du Valat, et c’est un peu aux volontaires, stagiaires, étudiants, etc… de sortir des sentiers tracés et d’aller découvrir ce qui se fait en dehors de son équipe ou de son projet.