Newsletter n°4 - Juillet 2017 | | | | | Répondre au besoin au bon moment | | En novembre prochain, IsèreADOM entre dans sa phase opérationnelle avec notamment l’expérimentation du cahier de liaison numérique et du processus « sentinelle » qui est l’un des axes phares du projet. L’objectif est de mettre en place une organisation efficiente qui permette une meilleure réactivité dans l’adaptation des plans d’aide et de soins. Pour le Département, l’enjeu est de détecter les « situations de glissements » qui aggravent la perte d’autonomie, grâce à un système de vigilance rendant compte des difficultés de la personne à son domicile. Intervenir au bon moment et détecter au plus vite les signaux d’alerte nécessitent l’avis d’un spécialiste (professionnel du secteur social ou médical), pour réajuster si nécessaire les aides dont la personne a besoin. | | | | | Pour cela, nous allons nous appuyer sur les intervenants à domicile : infirmiers, auxiliaires de vie… qui sont au plus près du bénéficiaire et du coup, les premiers à déceler les aggravations. Nous allons aussi faire appel à leur expertise pour améliorer l’utilisation des aides techniques et l’appropriation des objets connectés. Les professionnels du service à domicile seront ainsi au cœur du dispositif et joueront un rôle pivot dans l’accompagnement. Cette organisation s’inscrit dans notre volonté de valoriser leurs compétences et de moderniser leur métier, et ce dans le plus grand intérêt des usagers. Une formation leur sera dédiée. Laura Bonnefoy, vice-présidente du Département de l’Isère chargée de la dépendance et du handicap. | | IsèreADOM : découvrez la vidéo sur you tube. | | | | | Le cahier de liaison numérique : mieux partager les actions | | Comment en un clin d’œil mieux détecter l’évolution des besoins d’une personne en perte d’autonomie ? A partir de novembre prochain, le Département de l’Isère expérimente le cahier de liaison numérique. Cet outil phare d’IsèreADOM est destiné à tous les intervenants à domicile : infirmiers, auxiliaires de vie, coach en activité physique adaptée, services de portage à domicile, médecins traitants, opérateurs de télé alarme… | | | | | Il consiste en une plateforme web accessible à partir d’une tablette, d’un ordinateur ou d’un Smartphone, qui leur permettra d’entrer en temps réel toutes les informations relatives à la personne accompagnée : état de santé, problèmes rencontrés, actes réalisés… Cette organisation leur donnera une totale lisibilité sur la situation du bénéficiaire et la possibilité de mieux se coordonner entre eux. Toutes ces données seront traitées par un référent sentinelle (responsable de secteur d’un service d’aide à domicile), qui par croisement des informations pourra déterminer si une aide supplémentaire est nécessaire ou s’il faut alerter un service de soin. Ce dernier pourra par exemple solliciter le Département pour voir si une revalorisation de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) est nécessaire au cas où la personne n’est plus capable de faire sa toilette ou ses repas, ou encore alerter le médecin traitant en cas d’une importante perte ou prise de poids. Plusieurs outils seront à sa disposition, dont une grille d’indicateurs de vigilance pour détecter les changements dans toutes les dimensions : la personne, son entourage et son logement. Il sera aussi en interface avec les outils de l’ARS (Monsisra). Le cahier de liaison numérique fait donc un état des lieux sur la situation du bénéficiaire au jour le jour. Il intègre aussi les comptes rendus de la téléalarme, des données administratives, les plans d’aides, les recommandations du spécialiste, ainsi qu’un agenda pour partager les rendez-vous. Avant d’être généralisé sur l’ensemble de l’Isère, ce système sera testé auprès d’un panel test de 600 personnes pendant deux ans. L’objectif est d’évaluer l’intérêt du dispositif auprès de toutes les personnes concernées, bénéficiaires, professionnels et proches aidants. | | Tous les professionnels du maintien à domicile sont invités à figurer dans l'annuaire d'IsèreADOM. Vous aussi, soyez référencé sur IsèreADOM ! Si vous voulez figurer dans l'annuaire en ligne, inscrivez-vous via notre formulaire. | | | | | Les indicateurs de vigilance | | Au plus près des besoins de la personne accompagnée La personne est-elle plus fatiguée aujourd’hui ? Est-elle plus inquiète que d’habitude ? Son conjoint a t-il été hospitalisé ? Des aliments périmés ont-ils été retrouvés dans le frigidaire ? Le courrier est-il ouvert ? Des médicaments ont-ils été trouvés par terre ?… Les intervenants à domicile disposeront d’une grille d’indicateurs de vigilance pour noter tous les indices révélant que le bénéficiaire rencontre de nouvelles difficultés. Les besoins d’une personne en perte d’autonomie évoluent constamment. Les professionnels qui l’accompagnent sont en première ligne pour observer ces changements. Intégré au cahier de liaison numérique, cet outil leur permettra de | | | | | donner une vision globale de l’évolution de l’état de la personne dans toutes ses dimensions : sanitaire, sociale, rapport aux aidants… Les données seront transmises au référent sentinelle qui pourra proposer des actions, voire solliciter le professionnel le mieux à même de gérer la situation : référent autonomie, infirmier, médecin traitant, assistante sociale… | | Charlotte Flament, responsable d’ADOMNI, entreprise d’aides à domicile basée à Bourgoin-Jallieu | | Des concertations enrichissantes Vous avez participé aux réunions organisées dans le Nord-Isère pour définir les principaux volets du cahier de liaison numérique et les modalités d’organisation du processus sentinelle. Qu’en est-il ressorti ? En deux ans, nous avons participé à une quinzaine de réunions avec plusieurs partenaires comme l’ADPA, l’association SEVE et le SSIAD de Virieu. Etaient aussi présents des agents du Département, un médecin et un infirmier libéral. L’objectif n° 1 était de déterminer les indicateurs de vigilance intégrés dans le cahier de liaison numérique pour éviter les basculements. | | | | | Nous avons ainsi listé les principaux critères qui révèlent des changements importants chez le bénéficiaire. Certains donnent des informations sur l’état de la personne comme les chutes, la perte de poids et d’appétit, mais aussi le refus de se soigner et les difficultés à effectuer les gestes de la vie quotidienne. D’autres prennent en compte son rapport à l’entourage et sa situation économique. Exemple, l’hospitalisation de l’aidant. Que pensez-vous de cette nouvelle organisation ? Nous avons enfin un outil qui permet à tous les intervenants à domicile de savoir qui fait quoi, quand et comment. Nous allons pouvoir mieux coordonner nos actions. Mais de nombreuses questions restent en suspens, comme le rôle et l’identité du référent sentinelle. Sera t-il choisi par l’usager ou lui sera t-il proposé ? Par ailleurs, cet outil va révolutionner les pratiques des auxiliaires de vie. Des formations devront être mises en place pour faciliter son utilisation. | | Ailleurs en France, l’exemple du Haut-Rhin | | Rencontre avec Béatrice Lorrain, pilote MAIA En 2016, le Haut-Rhin expérimentait un système numérique d’information pour la coordination des soins entre les acteurs du champ sanitaire, social et médico-social. Aujourd’hui en phase de déploiement sur l’ensemble du département, il constitue une avancé majeure pour les personnes âgées et les professionnels de l’autonomie. | | | | | « Cet outil s’inscrit dans notre volonté d’améliorer l’accompagnement des personnes dépendantes à leur domicile en assurant la continuité du parcours, explique la pilote MAIA (Méthode d’Action pour l’Intégration des services d’aide et de soins dans le champ de l’Autonomie) à Mulhouse. Au départ, nous avions mis en place un livret d’échange papier, où chaque intervenant pouvait noter ses remarques et faire part de ses inquiétudes. Ce système avait ses limites, notamment en terme de confidentialité, mais aussi de réactivité, plusieurs jours pouvant s’écouler entre deux visites. Au cours de l’année 2013, dans le cadre des travaux sur le parcours des personnes âgées, l’ARS Grand Est s’est saisie de la thématique pour développer en lien avec le GCS (Groupement de Coopération Sanitaire) Alsace e-santé et le Conseil départemental 67, un outil de coordination à domicile. » L’outil, nommé SICODOM, Système d’Information et de Coordination à Domicile, améliore significativement la prise en charge des patients. Il est entièrement sécurisé. Les informations, stockées par un hébergeur de données de santé agréé, sont accessibles par niveaux de confidentialité et soigneusement organisées. Consultable en mobilité sur smartphone ou à partir d’une tablette, le système permet une communication en temps réel depuis le chevet de la personne âgée jusqu’au professionnel concerné par la situation. Par exemple, à la vue d’une plaie qui s’infecte, l’infirmière peut faire une photo et l’envoyer directement au médecin traitant, lequel pourra à distance estimer de la nécessité de voir ou non le patient. « A ce jour, nous avons ouvert 239 dossiers et totalisons 700 utilisateurs. 1300 messages ont été enregistrés et ce n’est qu’un début ! », conclut Béatrice Lorrain. | | 52% des personnes de 60 ans et plus (soit plus 8 millions de personnes), ont une maladie potentiellement invalidante 27% (soit 4 millions de personnes) ont des limitations physiques ou fonctionnelles ou cognitives qui nécessiteraient des aides techniques ou des aménagements du logement
28% (soit 4 millions de personnes) ont des aides humaines du fait de restriction d’activité. La proportion de réhospitalisations évitables a été estimée à 23 % de la totalité des réadmissions Dans le cadre des expérimentations PAERPA, la DSS estime à 437 M€ les économies attendues de la coordination sur la consommation de médicaments et à 990 M€ celles sur l’hospitalisation. | | | Jeudi 5 octobre à Saint-Etienne : Journée Thématique de MINALOGIC : Bien Vieillir et Autonomie grâce aux technologies du numérique. • Quelles innovations technologiques pour répondre à l’enjeu sociétal du maintien à domicile ? • Quelles sont les expériences réussies de start-up et de grands groupes industriels ? • Comment les objets connectés peuvent-ils apporter des solutions aux personnes en perte d’autonomie à domicile ? IsèreADOM sera au 60e Congrès des Maires de l'Isère, le samedi 14 octobre à La Tour-du-Pin. | | | | | Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux | | Nos partenaires IsèreADOM | | | | | | | | | |