Quand êtes-vous venu pour la première fois à la Tour du Valat et pour quelle occasion ?
C’était le jour de mon anniversaire, en Octobre 2015. Je suis venue passer un concours d’embauche. Et… j’y suis revenue deux mois plus tard en tant que nouvelle chargée de recherche pour la biologie de conservation des espèces de poissons, pour prendre la suite d’Alain Crivelli. Youpi !
Quelle a été votre première impression ?
Ma toute première impression : j’ai été surprise par le nombre de voitures garées sous les platanes… Il y a bien du monde dans ce bled pommé ! Un isolement qui contribue certainement à l’esprit « refuge » et à l’atmosphère amicale et bienveillante qui y règne. Accueil chaleureux et tout sourire…
J’ai peu à peu découvert l’univers atypique de la Tour du Valat : des ornithologues et autres naturalistes, chercheurs et/ou gestionnaires, tous passionnés et passionnants, un grand domaine avec des chevaux et des taureaux, une école, un château, du jus de raisin fait maison… Je suis vite tombée sous le charme.
Quel est votre meilleur souvenir à la Tour du Valat ?
Un soir d’hiver, je rentrai à vélo chez moi… quand soudain, un vol de grues qui me passe juste à quelques mètres au-dessus de la tête… Grand frisson !
Quelle a été votre plus belle rencontre à la Tour du Valat ?
Je dirai tout simplement la magie Tour du Valat : travailler au sein d’une réserve, un laboratoire à ciel ouvert en contact direct avec la nature et ses rythmes saisonniers, autour duquel gravite tout un jeu d’acteurs. Un contexte complexe dans lequel se multiplient les rencontres d’une rare diversité : scientifiques, pêcheurs, étudiants, gestionnaires, élus, photographes, financeurs, artistes, enseignants, etc. De plus, via la Tour du Valat, les échanges sont privilégiés avec des partenaires étrangers. Je mentionnerai notamment l’équipe slovène de Dušan Jesenšek avec qui je travaille deux fois par an. Une très belle rencontre avec des collaborateurs au grand cœur, dans un cadre juste... magnifique !
Quelle espèce emblématique de la Camargue préférez-vous ?
L’anguille européenne, pardi ! Une espèce qui a un cycle de vie juste incroyable. Elle parcourt des milliers de kilomètres, elle peut s’aventurer dans tous les milieux aquatiques, depuis les grandes profondeurs océaniques aux cours d’eau à plus de 1000m d’altitude, elle se métamorphose deux fois… et fait encore bien des mystères. Un met très fin, certes, mais attention, cette espèce est critiquement en danger d’extinction !
Pourquoi avez-vous adhéré à l’Association des Amis de la Tour du Valat ?
Pour soutenir la vie associative de la Tour, faire découvrir l’originalité de notre site au plus grand nombre, partager nos découvertes et entretenir les liens avec les anciens ou les curieux.
Auriez-vous des conseils ou messages à passer aux générations futures qui viendront faire un petit bout de leur chemin à la Tour du Valat ?
C’est l’endroit rêvé pour apprendre les zones humides, ses habitants et plus si affinités. Soyez curieux et ouvrez vos sens de l’observation, en mode amphibie, diurne ou nocturne, avec en option paire de jumelles ou microscope… Profitez d’être là pour participer à la grande variété des activités de terrain (compter des crapauds ou des lapins, élever des libellules ou planter des poiriers, baguer des ibis ou arracher des plantes envahissantes, faire le test du mollet, pêcher des cistudes ou des poissons, etc.). Profitez de la belle bibliothèque, des séminaires, échangez avec les spécialistes ou moins spécialistes… Et devenez à votre tour un ambassadeur des zones humides !